Par Gérard Gautier
Avant de s’engager dans les chemins
Qui,
vertueux, devraient être
Pour mandat obtenir,
Ils sont,
pourquoi le nier,
Citoyens intègres, altruistes,
Dévoués
à la cause commune, désintéressés,
Ayant parfois fortes et
belles idées,
Souci de l’éthique,
Respect pour la
parole donnée.
Sains, certes, mais point Saints.
Pour les consciences malléables,
L’approche
du pouvoir vicie.
Aussi, dés lors qu’ils entrent en Cour
A
l’oligarchie appartiennent,
Sans pour autant être passés
par l’ENA,
Officine parasitaire s’il en est.
Robotisés,
ne s’appartenant déjà plus,
Ils sont enivrés par les
obséquieux hommages
Rendus à leur grandeur naissante
Par
la militante piétaille courtisane,
Chercheuse d’une once de
privilèges
Et autres passe-droits.
Oublieux de l’hier,
D’une charge, point
ne se suffisant,
Ils se mettent, boulimiques,
En quête
d’autres... et d’autres encore,
Liant leur sort, peu
regardants,
Le temps d’un scrutin,
En de douteuses
alliances.
Rapidement, en chemin, perdent
Bon sens,
dignité, moralité,
Sourds aux souhaits des humbles,
Au
rappel de leurs promesses fallacieuses
Dont ils savent qu’à
les tenir
Point sont tenus
Car, de valeur, elles n’ont
Que pour ceux qui les écoutent.
De myopie civique sont atteints,
Témoins
d’exactions, de turpitudes
Et autres forfaitures, appartenant
à la meute,
Ne voulant pas manquer la curée,
Détournent
la tête pour ne point voir,
Font silence et taire conscience,
Complices passifs deviennent.
Ils vous parlent de
Démocratie,
Ne sont que médiocratie
En bandes
organisées,
Se gavent de prébendes.
Ils votent en faveur
De leurs pairs
condamnés,
Voleurs, blanchisseurs,
Hommes de peu,
ripoux,
Et autres justiciables,
Des lois pour les
blanchir
Et, dans le même temps,
D’autres, nombreuses,
Contre les citoyens,
Pour les encadrer,
Mettant à
mal leurs libertés.
Les protéger disent-ils.
Dans un
monde où les humbles,
Les laissés pour compte,
Ont de
moins en moins,
Eux, veules, en veulent plus,
Toujours
plus.
Plus la situation pour le Pays est critique,
Plus
la conservation du confort acquis,
Pour eux, devient addiction.
Oublieux de Démocratie
Dont, en un temps éloigné,
Ils
ont entendu parler,
Pour voir gonfler plus encore,
Un
Paris pantagruélique,
Charcutant les Régions auxquelles ils
appartiennent,
Niant la richesse de la diversité des langues,
des cultures,
Ils mènent la France,
Vaisseau millénaire
de l’Histoire,
Vers le naufrage, le néant.
Pour sauver leur statut, leurs privilèges
Indécents, gangrenés,
Eux, politiciens professionnels,
Sourds à toutes réformes qui les concernent,
Insulte
faite aux électeurs qui,
Échaudés, ont perdu toute
confiance,
Pas informés ou ayant, masochistes,
Les yeux
de Chimène,
Pourtant, aveuglés, en redemandent,
Et vont
là où on les mène,
Eux, qui en sont les détrousseurs, en
appellent
Aux valeurs de la République
Que depuis
longtemps ils bafouent,
Qui gisent, de leur fait, dans la fosse
commune
Des illusions perdues.
Pour eux, le monde serait
paradisiaque
Si de Citoyens il n’y avait.
Pour les
Citoyens cela le sera
S’ils le veulent.
Gérard Gautier, Saint-Brieuc, 28 septembre 2016